1. |
Jeu de massacre
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2. |
Dollar
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De l'autre côté de l'Atlantique
Dans la fabuleuse Amérique
Brillait d'un éclat fantastique
Le dollar
Il f'sait rêver les gueux en loques
Les marchands d'soupe et les loufoques
Dont le cerveau bat la breloque
Le dollar
Et par milliers, d'la vieille Europe
Quittant sa ferme ou son échoppe
Ou les bas quartiers interlopes
On part, ayant vendu jusqu'à sa ch'mise
On met l'cap sur la terre promise
Pour voir le dieu dans son église
Le dieu Dollar !
Mais déjà dans la brume
Du matin blafard
Ce soleil qui s'allume
C'est un gros dollar !
Il éclaire le monde
De son feu criard
Et les hommes à la ronde
L'adorent sans retard
On ne perd pas l'nord, vous pensez,
Juste le temps de s'élancer
De s'installer, d'ensemencer
Ca part !
On joue, on gagne, on perd, on triche
Pétrole, chaussettes, terrains en friche
Tout s'achète, tout s'vend, on d'vient riche
Dollar !
On met des vieux pneus en conserve
Et même, afin que rien n'se perde,
On fait d'l'alcool avec d'la merde
Dollar !
Jusqu'au bon Dieu qu'on mobilise
Et qu'on débite dans chaque église
Aux enchères comme une marchandise
A coups d'dollars !
Mais sur la ville ardente
Dans le ciel blafard
Cette figure démente
C'est le dieu Dollar !
Pas besoin de réclame
Pas besoin d'efforts
Il gagne toutes les âmes
Parce qu'il est en or
Autos, phonos, radios, machines,
Trucs chimiques pour faire la cuisine
Chaque maison est une usine
Standard
A l'aube dans une Ford de série
On va vendre son épicerie
Et l'soir on retrouve sa chérie
Standard
Alors on fait tourner des disques
On s'abrutit sans danger puisque
On est assuré contre tous risques
Veinard !
La vie qui tourne comme une roue
Vous éclabousse et vous secoue
Il aime vous rouler dans la boue
Le dieu Dollar
Quand la nuit sur la ville
Pose son manteau noir
Dans le ciel immobile
Veille le dieu Dollar
Il hante tous les rêves
Des fous d'ici-bas
Et quand le jour se lève
Il est encor là !
On d'vient marteau, dans leur folie
Les hommes n'ont plus qu'une seule envie
Un suprême désir dans la vie :
De l'or !
S'ils s'écoutaient, par tout le monde
On en sèmerait à la ronde
Au fond de la terre profonde
Encor !
On en nourrirait sans relâche
Les chèvres, les brebis, même les vaches
Afin qu'au lieu de lait elles crachent
De l'or !
De l'or partout, de l'or liquide
De l'or en gaz, de l'or solide
Plein les cerveaux et plein les bides
Encor ! Encor !
Mais sous un ciel de cendre
Vous verrez un soir
Le dieu Dollar descendre
Du haut d'son perchoir
Et devant ses machines
Sans comprendre encor
L'homme crever de famine
Sous des montagnes d'or !
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3. |
Adieu folklore
02:59
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Adieu Folklore
L'univers grâce à la technique
Ciné, radios, télévisions
N'est plus qu'un bloc monolithique
Sans chance aucune d'évasion
Formalités, visas, frontières
Peuvent bien disposer partout
Pour nous embêter leurs barrières
Les micros qui parlent, on s'en fout
Avec le Niagara d'images
Que déverse le cinéma
Il fait un monde sans visage
Neutre, grisaille, banal et plat
Lavage intensif et ses drôles
Injection mais à haute dose
De vitriol et d'eau de rose
Ainsi docilement mais en douce
Grâce aux slogans des hauts-parleurs
Comme roi dont l'esprit s'émousse
Descend l'échelle des valeurs
Nivellement systématique
Voici venir l''homme-robot
Sans réflexion ni sens critique
Sans coeur, sans tripes ni cerveau
Acceptant tout : même cuisine
Même film, même préjugés
Même habits, même doctrine
Plus la peine de voyager
Paris, Tokyo, San Fransisco,
Même bars, même limonade
Même idéal, même salade
[...]
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4. |
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Le ciel est bleu, le vent du large
Creuse la mer bien joliment
Vers le port montant à la charge
Galopent ses escadrons blancs
C’est un port tout au bord du monde
Dont les rues s’ouvrent sur l’infini
Mais de là comme la Terre est ronde
On ne voit pas les États-Unis.
Tout le monde s’en fout, y a du bonheur
Y a un bar chez Rita la blonde
Tout le monde s’en fout, y a du bonheur
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur!
L’accordéon joue en majeur
Les refrains de ce vaste monde
Y a Rita et ses accroche-cœurs
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur.
Dans ce petit bar, c’est là qu’elle règne
On voit flamber sa toison d’or
Sa bouche est comme un fruit qui saigne
Mais on dit que son coeur est mort
Pourtant les gars sont là, tout drôles :
Les petits, les durs, les malabars
Qui entrent en roulant des épaules
Y en a qui sont venus de Dakar.
Y en a d’Anvers, y en a d’Honfleur
Bourlinguant parfois jusqu’aux pôles
Ils la regardent, c’est tout leur bonheur,
Mais pas un n’connaît ses faveurs
L’accordéon joue en majeur
Tous les airs : les tristes, les drôles
Y a la belle blonde, cette rose en fleurs
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur.
Ils l’aimaient, plus elle était dure
Plus son regard était cruel
Mettaient un cran à leur ceinture
C’était l’enfer, c’était le ciel.
Un sourire et c’était dimanche
Les gars disaient : "Bois avec nous"
Ils tremblaient devant sa main blanche
Versant le rhum et le vin doux
Bière, café, bons vins et liqueurs
Le patron retroussait ses manches
L’argent roulait, c’était un bonheur
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur
L’accordéon joue en majeur
L’ouverture de «La Dame Blanche»
Et des gars qui jouent leur bonheur
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur.
L’patron connaissait la musique :
Il aimait le son des écus
Il disait à sa fille unique :
"Fuis l’amour, c’est du temps perdu!"
Mais un soir, la mer faisait rage
On vit entrer un étranger
Aux beaux yeux d’azur sans nuage
C’est alors que tout a changé
Il a r’gardé la fille sans coeur
Elle était comme un ciel d’orage
Quelqu’un a fait : "Y a un malheur"
On entendait battre les cœurs.
L’accordéon joue en mineur
Une chanson "Dans le vent sauvage"
Y a une fille le visage en pleurs
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur.
Il a dit : "C’est toi, ma divine!"
Elle répondit : "Je suis à toi"
Elle a pleuré sur sa poitrine
Il l’a serrée entre ses bras.
Les autres alors mélancoliques
Sont partis avec un soupir
Le vent chantait sur l’Atlantique
Pour ce coeur qui venait de s’ouvrir
Ils ont filé vers leur grand bonheur
Le patron dut fermer boutique
On l’a vu boire toutes ses liqueurs
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur
Alors l’État, cet accapareur,
Qu’a jamais eu l’sens du comique
A mis l’bureau du percepteur
A l’enseigne de la Fille Sans Cœur
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5. |
Les Peuples du vent
02:30
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6. |
Le Pêcheur de thon
03:16
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7. |
Trois bateliers
03:12
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8. |
Le Rire et ses rois
03:55
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9. |
C'est l'heure, on ferme!
03:34
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10. |
Ils étaient trois
03:57
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Ils étaient trois qui allèrent à la fête
Ils étaient trois qui n'en revinrent pas
Le premier d'humeur maligne
En passant derrière un tir
Reçu d'une carabine
La balle qui le fit mourir (bis)
Le second d'humeur volage
Se prit soudain de passion
Pour le fastueux pelage
De la jolie femme-lion
« Je n'aimerai qu'un phénomène »
Dit la belle à ce garçon
Lors pour plaire à l’inhumaine
Il se fit faire homme-tronc (bis)
Le troisième un misanthrope
Se promenait tristement
Quand devant un télescope
Il s'arrêta brusquement
Croyant la lune à un mètre
Il sauta d'un seul élan
Et la foule vit disparaître
Le troisième au firmament
Depuis il vogue sans doute
Dans les espaces glacés
En tout cas de la grande voûte
Il n'est jamais retombé
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Déroute Chronique Lausanne, Switzerland
Déroute Chronique revisite une partie du répertoire de Gilles, en le réadaptant librement.
La recherche
musicale tente de mettre en valeur la richesse des textes tout en se réappropriant les compositions originales.
Pierre Deveaud - piano, voix, guitare
Adrien Knecht - basse, voix
Sylvain Rütti - Batterie, percussion
Maxime Ermatinger - univers visuel
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